Semaine #65 - En direct de Tirana ... radio Tirana ?
🇦🇱 Cette semaine en Albanie ne s'est pas passée comme prévue. Changement de l'itinéraire original, crochet de dernière minute,... Nous allons donc nous concentrer sur Tirana, la capitale.
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Nous avons fait un arrêt rapide dans la capitale (presque 600.000 habitants), juste le temps de visiter le Bunk’art 1 : un site incontournable lors d’un passage à Tirana et fortement recommandable lors d’un séjour en Albanie. Cet ancien bunker, reconverti en musée, permet d’en apprendre plus sur l’histoire du pays. Il faut être honnête, nous en avions bien besoin, car nous en étions à mettre l’Albanie dans l’ex-Yougoslavie 🙄.
Ce bunker est le plus grand d’Albanie et, comme nous avons entendu un guide le dire: “officiellement, nous ne savons pas pourquoi.” Pour remettre dans le contexte, le dictateur d’après-guerre, Enver Hoxha, a lancé un vaste programme de “bunkerisation” du pays. Comptez plus de 221.000 bunkers prévus mais près de 173.000 effectivement construits. Dans l’esprit du chef d’Etat, il fallait protéger le pays en cas d’attaque extérieure.
C’est donc dans ce site que les pontes du régime auraient été accueillis en cas d’attaque. Autant dire qu’il n’a jamais servi comme la majorité des bunkers d’Albanie.
Sa reconversion en musée de l’histoire et de la mémoire du régime totalitaire albanais se mêle avec des œuvres contemporaines (vidéos, sons, installations) et crée une expérience immersive et émotionnelle.
Tandis que les murs épais de Bunk’Art 1 protégeaient les dirigeants du monde extérieur, à quelques kilomètres de là, les ondes de Radio Tirana traversaient les frontières pour diffuser la parole du régime au-delà de l’Albanie. Cette radio ne parle peut-être plus à tout le monde mais, en pleine guerre froide, elle a trouvé son public jusqu’en France avec notamment un auditeur de 15 ans, dans sa chambre, à Ham (👋 papa).
Au début des années 1980, la station qui se proclamait la dixième mondiale, diffusait en vingt langues à l’attention du monde entier via des émetteurs très puissants, selon ce blog, observatoire des radios.
Elle était connue pour son contenu idéologique, prônant une ligne marxiste-léniniste stricte, critique envers l’URSS et la Chine (après les ruptures idéologiques). “ Je cherchais toutes les stations possibles en ondes courtes pour écouter les informations internationales”, raconte mon père. Des informations plutôt pro-chinoises et anti-américaines. Souvenez-vous du contexte de guerre froide avec l’opposition de deux camps.
Dans les années 60, à Ham, commune de 5.600 habitants dans la Somme (comptez 4.400 aujourd’hui, selon l’INSEE), le choix de radio était limité… comme partout ailleurs. “ Il n’y avait pas tant de radios que maintenant. Il y avait les grandes ondes et les petites ondes mais pas de modulation de fréquence (la FM). Les stations étaient repérées par leur lieu d’émission et en ondes courtes, les radios ne diffusaient qu’à certaines heures.” Radio Tirana diffusait deux émissions d’une demi-heure en français par jour.
“Il n y avait que des informations, de la musique militaire et des émissions sur l’armée albanaise”, se souvient mon père. Radio Tirana touchait clairement un public de niche : les militants d’extrême gauche, les passionnés de géopolitique ou les chercheurs, les journalistes et autres amateurs de radios internationales. Sans oublier, bien sûr, un adolescent hamois qui cherchait une radio en ondes courtes.
Soixante ans ont passé mais quand on parle de Tirana à mon père, c’est d’abord à Radio Tirana qu’il pense. Ce qu’il se passait à l’intérieur du pays ? “À l’époque, il n’y avait pas tant de journalistes pour informer et le pays était refermé sur lui-même. Les opposants n’avaient pas la parole. Les émissions vantaient les bienfaits économiques du communisme.”
Après la chute du régime, en 1990, la radio a perdu son rôle de propagande. Elle existe encore aujourd’hui et fait partie du service public de radiotélévision albanais. Quant à radio Tirana internationale, sa portée est réduite avec très peu de programme en langues étrangères.
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Voilà les deux piliers du régime albanais de l’après-guerre que nous avons découvert dans le Bunk’art : la violence et la propagande.
Et l’Albanie aujourd’hui? Des élections ont eu lieu en mai 2025 (retrouvez un article de l’AFP ici). Ce qui revient souvent quand on entend parler d’Albanie, si on met de côté le tourisme, c’est souvent la corruption, l’exode rural (ainsi que l’exode tout simplement) et les bas salaires. À Tirana, pour la première fois depuis notre départ en tour d’Europe, nous avons vu des enfants mendier aux fenêtres des voitures sur les boulevards…
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Koman où nous devons prendre un bateau dans un fjord de type norvégien aux eaux cristallines dignes de la Thaïlande pour nous rendre dans une chaîne de montagnes qui ressemble aux Dolomites 🤣.
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C’est le sentiment que nous avons avant d’arriver dans le parc national qui n’était pas du tout prévu dans notre itinéraire initialement 😅 (cf “On écrit cette newsletter en direct de ⬆️).
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🚐 Nous avons parcouru 502 km.
🤑 1 euro = 100 lek.
⛽️ 1 litre de gasoil en Albanie : 1,70 euro.
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🧑🏻🦱 Tim & Alice 🧑
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